Neveo est un journal papier familial à destination des grands-parents, il est composé de photos tirées du quotidien des membres de famille grâce à une application mobile. À l’ère d’internet, imprimer les photos pour en faire un album est une pratique de moins en moins courante. Bien qu’il existe des sites spécialisés pour albums photos, cette start-up wallo-bruxelloise propose de le faire pour une raison bien précise : faire participer les seniors aux conversations numériques de la jeune génération et renforcer des liens entre les générations grâce à des outils familiers à chacune d’elle.
Dans une société où il y a une croissance fulgurante de solutions digitales (Trello, Discord, Chatfuel…), Neveo apporte un journal papier comme outil de communication adapté entre les grands-parents et leurs petits-enfants. Une solution qui remet à l’honneur l’album familial à l’ère des smartphones et lutte contre l’isolement des aînés qui ne sont toujours pas à l’aise avec les nouvelles technologies.
Joint par la rédaction de decodagecom, Vincent Leroy, Co-fondateur de Neveo, a répondu à nos questions.
1. Pourquoi un journal papier à l’ère du digital ?
VL : La première idée était une chaîne de télévision connectée mais au bout d’un moment nous avons migré vers le journal papier parce que c’était l’outil le plus adapté pour les seniors qui sont en général moins équipés. Les jeunes ont l’application mobile et l’expérience utilisateur est simple. L’innovation de Neveo est dans sa simplicité, nous sommes revenus aux bases de façon simple et pas cher, Le client n’a plus rien à faire, tout est fait automatiquement
2. Quelle est histoire autour de la création de Neveo ?
VL : L’idée est venue lors d’un voyage et d’une situation avec mon grand père. Ma grand-mère décédée, je m’occupais de mon grand-père qui habitait à côté de chez moi. Après mes études je suis parti découvrir le monde et là, je me suis rendu compte que la technologie n’était pas du tout adaptée quand il me fallait communiquer avec mon grand-père. J’ai essayé de faire des Skype, d’envoyer des photos ou WhatsApp. Chaque fois mon petit frère devait être là pour partager un moment avec mon grand-père.
À mon retour je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire pour permettre aux grands parents de communiquer avec leurs petits enfants tout en utilisant les outils familiers à chacun. Voilà aujourd’hui nous avons Neveo.
3. Les photos et vidéos sur internet montrent les grands parents émus rien qu’en tenant votre produit entre les mains, comment vous sentez vous quand vous voyez les produits Neveo rendre des familles heureuses ?
VL : C’est une très bonne question, Neveo est un vécu personnel et donc c’est une solution personnelle. Aujourd’hui en tant qu’entrepreneurs, nous ne voyons plus tout cela, nous sommes concentrés sur le profit et c’est très embêtant de ne plus avoir de regard sur comment se sentent les clients. C’est une chose qui nous manque un peu et que nous sommes entrain de remettre en place ensemble avec l’équipe.
Si vous m’aviez posé la même question il y a quelques années, je vous aurais dit que cela me fait énormément plaisir de voir le bonheur que les produits peuvent procurer, pousser les familles à produire du contenu, et donner des sujets de conversations dans les familles. Les familles se rendent de plus en plus chez leurs grands parents avec l’arrivée du jour.
Au sujet de la responsabilité sociale de Neveo
Soucieux du respect des questions écologiques, Neveo a mis en place une démarche lui permettant de mieux réagir aux enjeux de performance auxquels il est confronté. Vincent Leroy rassure que Neveo se préoccupe de l’impact social lié à son activité, fait des efforts pour la protection de l’environnement et prend des initiatives dans le domaine social.
4. Dans sa responsabilité sociale, Neveo travaille en collaboration avec L’ONG Graine de vie, en quoi consiste cette collaboration ?
VL : Nous avons bel et bien une responsabilité par rapport aux impressions que nous faisons : les arbres coupés pour pouvoir imprimer nos journaux et tout ce que nous émettons comme carbone dans l’air pendant le transport de notre matière première…, nous essayons de combler cela avec la plantation des arbres.
C’est un peu du Greenwashing et nous faisons attention à ne pas déraper ; c’est la raison pour laquelle nous avons choisi Graine de vie à Madagascar. Le plus important n’est pas de planter des arbres mais le suivi sur le long terme pour ne pas que les arbres plantés soient bêtement coupés après.
5. Êtes-vous sûr que les papiers qui servent aux impressions des produits Neveo ne favorisent pas la déforestation abusive ? Par quels moyens vous en assurez-vous ?
Nous ne travaillons qu’avec des imprimeurs qui utilisent des papiers certifiés FSC. La déforestation est un sujet très important et très délicat. Il faut savoir qu’une partie de cette déforestation est aussi utile à la survie. Elle représente à peu près 30% et nous faisons de notre mieux pour garder notre équilibre.
6. Existe-t-il un dispositif légal qui encadre la responsabilité sociale de Neveo en interne ou bien même à l’externe ?
VL : Il n’y a pas de dispositif légal. Par contre, il existe des procédures que suivent les entreprises soucieuses de la question. Nous faisons une étude en cours avec une société agréée dans ce domaine sur le carbone que nous rejetons avec les activités que nous produisons. À la fin, elle nous donnera des recommandations pour nous améliorer, les gestes à poser pour réduire l’impact. Ce n’est pas encore une obligation à ce stade mais un ensemble des recommandations.
Nous ne sommes pas tous égaux devant Internet. Notre capacité à en jouir pleinement dépend de plusieurs facteurs : notre niveau d’instruction, le type d’emploi que nous exerçons mais aussi notre âge. En 2016, le Service public fédéral Économie constatait que 36 % des personnes entre 65 et 74 ans n’avaient alors jamais surfé sur Internet contre 1% seulement des jeunes âgés de 16 à 24 ans.
Signalons qu’à ce jour Neveo, créé en 2016, compte neuf imprimeurs dans neufs pays, la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada, les États-Unis d’Amérique, l’Australie, l’Italie et l’Angleterre. Il livre ses produits dans 110 pays et 70% de ses clients sont en France, marché sur lequel la startup se concentre le plus. Avec un chiffre d’affaire de plus de 2 millions d’euros, la startup espère un taux de croissance de 20 à 25%.
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