Donald Trump a créé son propre réseau social, appelé Truth Social, après avoir été banni de certains d’entre eux. Malheureusement après un court succès, on peut dire que son projet fait naufrage.
Truth Social : un réseau anti-censure
Accusé d’avoir incité ses partisans à la violence après l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, Donald Trump a été banni de Facebook, YouTube et Twitter. Depuis, l’ancien président des Etats-Unis souhaite offrir une alternative à cette « entrave à la liberté d’expression » et décide de créer un réseau social, Truth Social. Sa promesse est de ne censurer aucun contenu, à condition que ce ne soit pas une critique envers la plateforme.
« C’est touchant pour moi de voir des personnes qui ont vu leur voix muselée utiliser la plateforme », a déclaré Devin Nunes, en faisant référence à la « cancel culture« , cette idée selon laquelle des personnalités se retrouvent effacées de la place publique par l’opinion populaire qualifiée de « bien-pensante » par la droite.
« Nous voulons qu’ils nous disent quels contenus ils veulent retrouver sur la plateforme », a-t-il ajouté. « Contrairement aux oligarques fous de la Silicon Valley qui disent aux gens ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent et décident qui peut ou ne peut pas être sur les réseaux ».
Un départ glorieux
Lors du lancement de l’application, celle-ci a connu un succès immédiat. Elle s’est hissée à la première place du classement des applications téléchargées sur l’Apple Store, ce qui est un départ record. Notons ici que l’application est disponible uniquement sur Iphone. Truth Social a donc connu un engouement populaire, mais pas que. Avant son lancement, de nombreux soutiens financiers ont été apportés suite à une collecte de fonds organisée par Trump Media & Technology (TMTG).
Une suite chaotique
Cependant, la plateforme n’a pas supporté un tel succès de téléchargements. Dès le lancement, plusieurs milliers de nouveaux inscrits se sont vus placés sur une liste d’attente qui fait désormais patienter quasiment 1,5 million de personnes. Truth Social stagne donc désormais à 1,2 million d’installations, et à 60.000 téléchargements par semaine. Par conséquent, selon les chiffres de Sensor Tower, les téléchargements ont baissé de 93 %. Et sans version Android, cela n’aide pas à remonter cette pente.
Mais ce n’est pas tout, la plateforme rencontre également beaucoup de problèmes d’ordre technique. Six semaines après le lancement, il est toujours impossible d’envoyer des messages privés ou de créer des listes. Pour le moment, il n’y a pas de section « trending » pour repérer les sujets qui montent comme sur Twitter et Facebook.
Deux responsables de la recherche et du développement, Josh Adams et Billy Boozer, auraient récemment démissionné, fatigués par ces bugs récurrents. L’annonce du départ de ces cadres a eu un retentissement immédiat à Wall Street. Le groupe Digital World Acquisition Corp, qui devrait s’unir à la société du milliardaire a chuté de 13 % à l’ouverture des marchés, lundi. Pendant ce temps, Twitter a vu son action décoller de près de 25 %.
Absence de Trump sur le réseau
Toute la « trumposphère » attendait le grand retour sur les réseaux de leur leader qui avait su se faire remarquer sur Twitter, son réseau social favori à l’époque. En créant son propre réseau, semblable à Twitter, ses fans s’attendaient à une effervescence de publications.
Pourtant, jusqu’ici, Donald Trump n’a publié qu’un seul message sur sa nouvelle plateforme « « Tenez-vous prêts ! Votre président préféré vous retrouvera bientôt ». Ce message date de fin février et depuis, silence radio. Certains émettent l’hypothèse qu’il reviendra quand son réseau social ne connaîtra plus aucun bug dans le but de provoquer un « buzz » et de faire, enfin, décoller la plateforme. Mais cette attente commence à être longue pour ses « followers » qui sont de moins en moins nombreux. Au nombre de 843 000, cela semble dérisoire face aux 88,7 millions qui le suivaient sur Twitter à l’époque.
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