WhatsApp : une révolution des usages politiques

par | Mar 5, 2023

Le jeudi 02 mars 2023, nous pouvons voir plus de 100.000 messages WhatsApp confidentiels d’un ancien ministre britannique de la santé dans la presse. Ces « dossiers confinement » (« Lockdown files ») révèlent la façon dont les discussions à la prise de décision se sont déroulées pendant la crise du Covid-19. Cet événement soulève la question de savoir si les politiciens devraient continuer à utiliser WhatsApp comme canal de communication politique. 

Fuite WhatsApp, un accord rompu

La fuite WhatsApp rompt l'accord de non-divulgation
Fuite-WhatsApp-accord-rompu
@Ben Jennings / The Guardian

La quarantaine est un « désastre totale », nous devons agir pour le bien de l’intérêt national. La journaliste Isabel Oakeshott révèle ses multiples discussions avec Hancock au journal The Daily Telegraph malgré un accord de non-divulgation. Le point de départ ? L’homme politique, Matt Hancock, avait donné son autorisation à la journaliste d’utiliser les messages comme source pour son livre « journal de la pandémie » (« Pandemic diaries »).

Isabel Oakeshott agit dans l’intérêt national

Echange avec le Premier ministre belge au grand jour

La fuite d'un échange WhatsApp en Belgique
Fuite-échange-whatsapp-Belgique / HLN

En décembre 2022, une situation similaire s’est produite en Belgique lorsque l’hebdomadaire flamand Knack a publié les échanges WhatsApp entre le cabinet du Premier ministre Alexander De Croo et l’ex-secrétaire d’État, Eva De Bleeker. Le ministre belge déclare une mauvaise interprétation des messages sur le fait qu’il aurait donné son aval à De Bleeker sur la réduction de la TVA sur le gaz et l’électricité.

« Le soi-disant message dont on parle était la validation d’autre chose. On les sort ici complètement de leur contexte et je ne l’accepte pas. On ne valide pas un budget via WhatsApp !».

– Alexander De Croo, Premier ministre belge

La communication politique sur WhatsApp

Matt Hancock sur son GSM avant une émission politique
Matt-Hancock-GSM-émission-politique / The Guardian

Les politiciens peuvent utiliser des canaux de communication tel que WhatsApp pour discuter de questions d’intérêt public. En effet, aucune directives ne semble l’interdir. Toutefois, la fin de la discussion et le début de la prise de décision sont ambigus. Les prises de décision, la manière de communiquer et la réflexion de la tenue des dossiers politiques discutés sur WhatsApp n’ont pas fait objet d’une discussion. Par conséquence, au fil du temps, les frontières entre la communication personnelle et professionnelle se sont estompées.

Aujourd’hui, les ministres doivent être disponibles 24 heures sur 24. Il est donc difficile de contrôler l’usage politique qu’il font de WhatsApp. C’est pourquoi, les informations peuvent se perdre ou, comme dans ces deux cas, être publiées hors de son contexte respectif. Ces outils de messagerie instantanée facilite la communication de par une diffusion plus rapide mais parfois incomplète.

WhatsApp transforme la communication politique

De plus en plus de gens communiquent avec leurs collègues au moyen de leurs appareils personnels ou d’applications de messagerie. Selon rapport par un institut d’études britannique, WhatsApp bouleverse les pratiques politiques en modifiant la manière dont les politiciens discutent, prennent des décisions et établissent des relations entre eux. L’avènement de WhatsApp a révolutionné l’usage politique où le rythme des échanges s’est accéléré, le risque de fuite s’est accru, la garantie de sécurité a été mise à mal et le travail des journalistes a changé.

À quoi pouvons-nous nous attendre de l’utilisation future de WhatsApp ou encore de la messagerie instantanée de manière général par les politiciens et de sa place dans les pratiques politiques ? Partage-nous ton pronostic en commentaire !

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