Le défilé Coperni a une fois de plus frappé ! Après la robe de Bella Hadid sprayée sur son corps lors de la précédente saison, le duo Coperni incarné par Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant a mis les bouchées doubles. Cette fois-ci, place aux chiens robots de l’entreprise américaine Boston Dynamics.
Mode et Technologie. L’association semble surprenante. Si la technologie n’est pas un mode nouveau dans les défilés de mode, cette version inspirée de la fable « Le Loup et l’Agneau » de Jean de La Fontaine au Théâtre national de Chaillot a fait un véritable coup d’éclat sur les réseaux sociaux.
D’où vient la Fashion Week?
Mais tout d’abord, faisons un point sur l’origine de la Fashion Week.
La Fashion Week, événement immanquable où tous adeptes de la mode se doit de regarder. Les créateurs de mode présentent leurs nouvelles collections printemps-été et automne-hiver au grand public. C’est à Paris que se clôture l’événement, après Londres, New York et Milan. Pour information, ces 4 villes emblématiques de la mode sont appelées les « Big Four ».
On pourrait croire que c’est Paris, la capitale de la mode qui a créé la Fashion Week. Et pourtant, cette semaine dédiée à la mode a été pensée par Eleanor Lambert, une publicitaire-mode de New York. C’est tout d’abord sous le nom de « Press Week » que la jeune femme lança le projet. Un défilé new yorkais réservé exclusivement aux journalistes de renoms aux Etats-Unis.
Et c’est en 1973 que la véritable semaine de la mode éclos, où la ville de Paris a transformé et bouscoulé l’essai américain en une véritable semaine de la mode. Une vingtaines d’années plus tard, les Fashion Week sont devenues un show incontournable, s’exportant à travers le monde. On compte aujourd’hui plus de 150 Fashion Week.
Auparavant, la Fashion Week était réservée qu’aux personnes faisant partie de l’élite. Les mœurs ont changé depuis quelques années, on constate une démocratisation dans les catwalk. Même si certaines places restent privilégiées aux personnes essentielles du milieu, la présence d’influencers est constatée.
Revenons-en à nos robots.
Pour cette collection automne-hiver, le duo Coperni a réuni ses invités dans une salle obscure du Théâtre National de Chaillot, au pied de la Tour Eiffel.
Un robot jaune et noir s’apparentant à un chien a ouvert le défilé. Il portait sur lui le logo de l’entreprise Boston Dynamics, celle ayant conçu cette technologie. Quelques secondes plus tard, une farandole de chiens-robots se déplaçait sur la scène. Les mannequins ont joué le rôle des agneaux et les loups ont été remplacés par cinq chiens robots. L’un d’entre eux a d’ailleurs arraché une veste au mannequin Rianne Van Rompaey dans une séquence chorégraphiée, avant de la rendre pour symboliser l’harmonie entre les deux.
Plus tard, le même a attrapé le mini-sac de Lila Moss, avant de le lui rendre à son passage. À la fin, les robots se sont inclinés, tandis que les mannequins défilaient en finale.
Contrairement à la fable originale écrite au 17è siècle, qui soulève des questions relatives aux rapports de force entre les groupes humains qui composent la société, Coperni réinterprète l’histoire et la transpose à l’année 2023 avec une vision positive de l’avenir.
Plusieurs journalistes comparent cette mise en scène technologique avec le designer Alexander McQueen, véritable metteur en scène bousculant les codes de la société. En particulier avec son défilé printemps-été 1999 où des bras de robot peignaient la robe du mannequin Shalow Harlow lors du show final.
Mais comment le digital et les nouvelles technologies ont réinventés les défilés de mode ?
« C’est notre première collaboration dans le secteur de la mode. Nos robots sont habituellement utilisés dans le domaine des industries technologiques et nous sommes contre l’armement ou les applications militaires de robots similaires », a déclaré l’un des responsables de Boston Dynamics, révélant qu’il est possible d’obtenir un des robots contrôlés à distance pour la modique somme de 100.000 dollars.
On constate que le digital et l’évolution des nouvelles technologies accélèrent l’évolution des métiers, des stratégies des marques et entreprises. Cela a un impact puissant pour le milieu de la mode, notamment pour les défilés de mode.
A l’heure actuelle, la réussite d’un défilé de mode se mesure en termes d’interactions. Influenceurs, célébrités et autres relais d’opinions communiquent les marques, les font dialoguer, ils générent de l’interaction en un temps remarquable. La multiplication des plateformes sociales offre autant de nouvelles tribunes pour relayer les défilés de mode en (re)publiant des photos de mannequins, des photos de tenues iconiques, voire des retransmissions de défilés, etc.
Et pour le cas de Coperni ?
Le magazine Vogue a souligné qu’après la diffusion de ce défilé inspiré de Jean de La Fontaine, Coperni aurait gagné plus de 300.000 followers du jour au lendemain, les ventes ont tellement explosé que la marque n’a pas eu le temps de réapprovisionner. La marque française est désormais influente à l’international, un réel boost pour Coperni. C’était une nouvelle initiative pour la marque et on peut dire qu’elle se démarque assurément de ses concurrents.
L’idée a réussi à séduire les personnes présentes, ainsi que de milliers de likes qui se sont succédé sur les réseaux sociaux, comme l’effet Bella Hadid de la saison dernière. Cependant, si l’on devait ajouter un « mais » à la performance, ce serait l’inévitable froideur de l’impact médiatique prémédité avec des « moments » créés pour la viralité sur les réseaux et calculés au millimètre près. Mais n’est-ce pas finalement le revers de la médaille des nouvelles technologies ?
Intégrer les nouvelles technologies et l’univers du digital dans des défilés de mode permet de réinventer l’univers de la mode, d’impacter plus fortement les marques et d’ouvrir peut-être des collections à une clientèle plus large.
Pour voir en détails la collection Coperni automne-hiver 2023 : https://coperniparis.com/pages/autumn-winter-2023
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