Cela fait maintenant 6 ans, et après 2 élections présidentielles, qu’Emmanuel Macron est président en France. Mais comment en est-il arrivé là ? Lors de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron et ses équipes ont mené une campagne de communication politique qui a très clairement porté ses fruits. Plutôt inconnu du grand public au début de la campagne, Emmanuel Macron a gagné petit à petit en crédibilité et est devenu un véritable espoir de changement pour une grande partie des français. Coup de chance, ou coup de maitre ? Tu le découvriras dans cet article !
Une campagne de communication politique en 4 axes
En Marche!
La création de son propre mouvement politique « En Marche! » est la base clé de la communication et de la réussite de l’actuel président français. Emmanuel Macron établit un constat très clair en 2016, que ce soit à gauche, ou à droite, les partis traditionnels ne font plus du tout l’unanimité. Il ne s’alliera donc à la base avec aucun parti, mais va créer le sien. Fondé par sa propre personne en 2016, le mouvement se base sur une approche assez centriste, avec pour objectif de s’éloigner des clivages traditionnels de la gauche et de la droite, tout en ayant un discours progressiste.
En se présentant en tant que candidat indépendant, Emmanuel Macron crée une rupture avec les partis politiques traditionnels et est donc ressenti comme une sorte de symbole d’engagement envers le changement et l’innovation politique. Adopter cette stratégie de communication en tant que candidat indépendant a clairement permis à Emmanuel Macron de rassembler des électeurs et des sympathisants politiques, et plus précisément ceux qui, à ce moment là, étaient totalement insatisfaits des fameux partis traditionnels de gauche et de droite, comme le PS, ou les Républicains.
Le 18 octobre 2016 à Montpellier, Emmanuel Macron commence ses meetings de diagnostic du pays après de longues enquêtes auprès des français. Les journalistes ne sont pas habitués à le suivre, et ces meetings sortent un peu de l’ordinaire dans le monde politique à ce moment là. Les meetings sont longs, 3 à 4 heures, et les militants peuvent s’y exprimer. Avec cette notion de participation citoyenne, les adhérents et les personnes découvrant le mouvement se sentent au centre du débat, ils peuvent communiquer, s’impliquer, et se sentent considérés. Le mouvement est entouré d’une vraie énergie, on y ressent une vraie stratégie de communication participative.
Peu de temps après, le 16 novembre 2016, et seulement 7 mois après la création de son mouvement, Emmanuel Macron annonce sa candidature à la présidence de la République.
Des discours politiques optimistes et progressistes
Emmanuel Macron, lors de ses nombreux discours, exprime une idéologie optimiste et progressiste, des points clés y sont exprimés tels que la modernisation de l’économie, la rénovation de la vie politique, l’accent sur l’Europe et la coopération internationale et aussi la lutte contre le terrorisme. La réforme du système éducatif, la lutte contre le chômage et la promotion de la diversité culturelle sont aussi au programme.
Des meetings politiques flamboyants
Les rassemblements du mouvement « En Marche ! » sont efficaces. La foule y est nombreuse, on y retrouve beaucoup de jeunes très engagés. Il y a une forte mobilisation populaire, et les endroits choisis pour ces meetings ne sont pas anodins. La Porte de Versailles, la salle de la Mutualité à Paris, la Halle Tony Garnier à Lyon ou le Zénith de Toulouse par exemple. Ces meetings vont faire énormément de bruit sur les réseaux sociaux et dans la presse, et notamment celui donné à la Porte de Versailles. Le meeting dure 1h30, il y a des parties plus pédagogiques, des parties plus expressives, avec des envolées lyriques. L’objectif est d’embarquer le collectif, de se retrouver dans une dynamique d’un mouvement solide et imperturbable. À la fin du meeting, Emmanuel Macron s’emballe, dans une déclaration désormais iconique, scandant la fameuse phrase « Parce que c’est notre projet ! ».
Cette fin de discours fera énormément réagir sur les réseaux sociaux et dans la presse. Mais pour le jeune candidat, c’est la propagation parfaite. Les proportions prises sont tellement grandes, que cela permet de toucher un public très large, en atteignant des gens qui n’ont pas regardé le rassemblement, ni vu le discours. Encore une fois, sa communication politique paye.
Une campagne de communication politique digitale
La campagne d’Emmanuel Macron s’est beaucoup faite via la communication digitale, que ce soit via Twitter, Facebook, ou encore ses plateformes de crowdfunding, largement diffusées au plus grand nombre possible. Sa campagne de communication digitale est une franche réussite, les équipes sont très compétentes. Les contenus sont adaptés à une utilisation mobile, toutes les vidéos sont sous-titrées, le contenu est parfaitement adapté aux plateformes numériques et reprend tous les codes déjà efficaces sur Internet, comme le font Konbini et Buzzfeed par exemple.
Et ses adversaires ?
Comme indiqué précédemment, Emmanuel Macron veut se différencier des partis traditionnels. D’un côté, au PS, Benoît Hamon, et de l’autre, chez les Républicains, François Fillon. Le mouvement politique existe pour définir une idéologie, enrôler des militants, et désigner un chef. Chez les Républicains, ou chez les Socialistes, il n’y a plus d’idéologie commune, ils n’enrôlent plus de militants, et la dynamique est chez Mélenchon, Le Pen, et Macron. Emmanuel Macron le dira en interview, et cela indique bel et bien sa stratégie de communication de différentiation des partis traditionnels : « Et donc ils vont appeler en dehors du parti, dans un théâtre médiatique qui fait que tout le monde est très content parce que ça fait des téléspectateurs et de l’animation et du concours de vachettes avant la corrida, mais c’est des concours de vachettes, il est rare que la vachette qui gagne le concours du samedi après-midi, triomphe à la corrida« .
En février, le candidat « En Marche! » passe devant François Fillon dans les sondages. Par la suite, contre toute attente, après des entrevues personnelles et des échanges en face à face, François Bayrou ne se présente pas à la présidentielle, et s’allie à Emmanuel Macron. Cette alliance fera bondir Emmanuel Macron de 5 points dans les sondages.
L’affaire Fillon
Depuis quelques semaines déjà, le candidat des Républicains Fillon est au coeur d’une affaire problématique, qui va changer tout le cours de la présidentielle : « L’affaire Fillon ». L’ancien premier ministre est confronté à une mise en examen concernant des soupçons d’emplois fictifs concernant sa femme. L’affaire provoquera un gros retentissement médiatique et remet même en cause le candidat. Celui-ci ne faiblira pas et ne cédera donc pas sa candidature à Alain Juppé, pour le bonheur du camp Macron.
Le 1er tour
Après plusieurs discours et meetings, et après le Grand Débat de la présidentielle, une tension forte est ressentie entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, que ce soit dans les sondages, ou dans l’opinion publique, la sensation d’un affrontement entre le mouvement « En Marche! » et le Front National, est de plus en plus claire. Pour le jeune candidat, c’est clair, le Front National est l’ennemi numéro un.
Le 23 avril 2017, les chiffres du 1er tour tombent. Emmanuel Macron est en tête, avec 24.01% des votes, suivi par Marine Le Pen, avec 21,30%. En troisième place, on retrouve François Fillon, avec 20.01%, qui en sort grand perdant, probablement dû à son affaire de corruption monétaire.
Le 2ème tour
Un débat tranchant et décisif
Le 3 mai 2017, devant plus de 16.5 millions de téléspectateurs, l’affrontement final entre les deux candidats du second tour prend place. Ce débat est crucial, c’est la ligne d’arrivée de la campagne électorale. Le débat contient beaucoup d’agressivité, mais Marine Le Pen n’arrive pas à faire sortir son opposant de ses gonds. Emmanuel Macron a une stratégie de communication implacable, il ne s’irrite jamais, reste calme, alors qu’elle se durcit et est fautive.
Un tournant dans le débat arrive lorsque l’euro est mentionné, Marine Le Pen se perd dans ses explications, n’est pas claire, et Emmanuel Macron en joue et appuie sur la faute commise par son adversaire. La presse est presque unanime, à la fin de ce débat, c’est Emmanuel Macron qui gagne, il a montré qu’il avait la posture d’un président.
Le 7 mai 2017, les résultats du second tour sont tombés, Emmanuel Macron remporte la course à la présidentielle avec 66,10% des voix exprimées, un score sans appel.
Alors, campagne de génie ou chanceux ?
Il est clair que si Emmanuel Macron en est arrivé là, c’est grâce a sa campagne de communication politique. Le candidat a su se différencier des autres partis, a été décisif dans sa manière de manière de communiquer sur tous les niveaux, que cela soit en privé, pendant ses discours, ses meetings, ou même via sa communication digitale. Il est très clairement sorti du lot et a réalisé une campagne presque parfaite. Certes aidé par quelques coups de chances, notamment l’affaire Fillon qui lui aura fait beaucoup de place, mais ça n’est pas que ça. Cette campagne montre à quel point presque tout passe par le biais de la communication. Cette stratégie efficace a permis de mettre en place une communication qui s’est démarquée des processus habituels en politique, ainsi que des autres candidats, et a permis à Emmanuel Macron de se hisser tout en haut de la montagne.
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