A l’ère des réseaux sociaux, des influenceurs et des selfies, le Body Shaming fait des ravages. Que vous soyez trop grand, trop petit, trop mince, trop gros… Si vous ne répondez pas aux diktats de beauté que nous montrent les réseaux sociaux, vous avez sûrement déjà eu affaire à ce phénomène, sans forcément en connaître le nom. Aujourd’hui, nous décortiquons avec vous le body shaming, ce que c’est, comment il agit sur les réseaux sociaux et ce qui est mis en place pour lutter contre lui.
Qu’est-ce que c’est ?
Le body shaming – la honte du corps, en français – est une pratique qui consiste à se moquer ou à humilier une personne à cause de son physique, notamment via les réseaux sociaux. Homme ou femme, chaque individu peut être touché par ce phénomène qui pousse à la perte de confiance en soi.
A l’origine de la hausse de ce phénomène, on retrouve les différentes représentations faussées que les gens partagent de leurs corps, de leur vie. Généralement, ces représentations sont impossible à atteindre, en réalité, et très vite, elles déclenchent un sentiment d’infériorité pour ceux qui les regardent. Ainsi, « l’acte de « body shamer » montre surtout une construction personnelle et sociale qui entraîne un manque de confiance en soi exacerbé. »
Et sur les réseaux sociaux ?
Bien que le Body Shaming trouve sa place dans la vie de tous les jours, ce sont les réseaux sociaux qui en sont les principaux vecteurs. Grâce à une photo ou une vidéo, les gens peuvent se moquer de vous, vous laisser des commentaires humiliants ou vous railler. Autrement dit, le phénomène de Body Shaming est beaucoup plus présent aujourd’hui qu’il y a 50 ans, principalement à cause du développement du paysage médiatique. De plus, avec les confinements subi ces deux dernières années, la consommation des médias a grimpé en flèche, notamment des réseaux sociaux comme Tiktok où les gens n’hésitent pas à montrer leur corps, permettant ainsi aux haters d’avoir encore plus de temps pour pratiquer le Body Shaming.
Si peu d’utilisateurs connaissent le terme de Body Shaming, beaucoup avouent avoir été victimes de moqueries, voire de harcèlement concernant leur corps et l’image que les autres en ont. Ce sont surtout les jeunes, 18-24 ans, qui sont touchés (50%) par ce phénomène, prenant le risque de s’exposer à des commentaires humiliants, à chaque nouvelle photo publiée, notamment.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus la référence en matière de corps, de normes et d’apparences. Les corps s’exposent et posent sur les feeds Instagram ou Pinterest et semblent être complètement innocents. Le problème étant que, derrière ces photos se cachent tout un monde de filtres, de poses, de jeux de lumières, de retouches qui modifient complètement les corps et donnent l’impression à tous ceux qui regardent de ne pas être dans la norme. Alors, dès qu’une personne qui ne rentre pas dans les critères et les standards de beauté mises au point par les influenceurs, elle est mise aux piloris par toute une communauté de gens mal intentionnés.
Le Body Shaming n’est d’ailleurs pas uniquement le lot de « Monsieur tout le monde », des célébrités sont également touchées par la méchanceté de gens haineux. En 2011, notamment, Jason Momoa (acteur de Khal Drogo – Game Of Thrones – ou Aquaman) était la cible de railleries de la part des internautes, suite à une photo de vacance « peu flatteuse ». D’autres, parmi lesquels Camila Cabello, Gal Gadot ou Ariana Grande ont également dénoncé les remarques acerbes dont elles étaient victimes.
Quels sont les effets ?
De plus en plus de gens, victimes des remarques acerbes des internautes, se laissent submerger par leurs complexes et perdent totalement confiance en eux. Face à la pression des standards de beauté, l’insatisfaction est de plus en plus présente dans l’esprit des européens qui avouent vouloir changer quelque chose sur leurs corps pour se sentir mieux.
Aussi, être exposés de façon trop prolongée à ce genre de remarques peut entraîner un comportement très néfaste de la part des victimes, notamment en ce qui concerne leur santé. En effet, endoctrinées par ce que d’autres disent d’elles, elles peuvent développer des TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) comme l’anorexie ou la boulimie. Ils peuvent également subir des pressions menant à l’isolement ou la dépression.
Finalement, le Body Shaming n’est pas le lot que des femmes et certaines études démontrent qu’un homme victime de ce phénomène aurait tendance à être plus violent, notamment vis-à-vis de ses partenaires. Cette conséquence, nous pouvons facilement la relier à la masculinité toxique qui donnent l’impression aux hommes de devoir nécessairement avoir une apparence ‘virile’ afin de répondre aux normes et attentes de la société.
Lutte contre la honte ?
Pour lutter contre ce phénomène, le body positive a fait son entrée, prônant que « Ce qui est beau, c’est que tous les corps sont différents« . Ainsi, il faut prendre confiance en soi parce que nous sommes tous uniques, nous possédons tous nos particularités et, qu’elles nous plaisent ou non, nous devons faire avec.
Cependant, le mouvement Body Positive est, lui aussi, controversé et de plus en plus critiqué par certains internautes, bien que l’initiative ait un objectif positif, à la base. De cette critique découle le mouvement Body Neutrality. Ces deux mouvements sont abordés dans un de nos articles qui leur est dédié.
Finalement, il faut pouvoir apprendre à s’accepter et s’aimer autrement qu’à travers le regard des autres. Nous devons aussi apprendre à nous détacher des réseaux sociaux et de la vie qu’ils tentent de nous montrer comme étant réelle, parce qu’elle est loin de l’être. Nous ne devons pas oublier que derrière chaque image, chaque vidéo, il y a tout un travail de présentation qui est mis en place.
Heureusement, face aux Body Shaming, de plus en plus d’internautes s’opposent et dénoncent la méchanceté gratuite et les critiques visant à diminuer la confiance en soi de ceux qui osent se montrer. Aujourd’hui, très vite, les haters sont repérés dans les commentaires et sont mis en lumière afin d’être boycottés par les autres membres de la communautés. En parallèle, des campagnes sont lancées pour renseigner sur le Body Shaming et s’opposer à ce dernier.
Et toi, quel est ton avis ? En commentaire, n’hésite pas à nous faire part de ton expérience avec les réseaux sociaux et la façon dont le corps y est représenté. Et la chose primordiale à retenir de cet article… Aimez votre corps!
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