Depuis la nuit de temps, la femme est considérée comme faible et par conséquent incapable d’occuper certaines fonctions ou postes à responsabilités. Quelques femmes à travers le mouvement féministe ont levé le ton pour réclamer l’égalité entre les femmes et les hommes. Y a t-il eu une évolution en Belgique ? Découvre dans les lignes qui suivent comment elles s’y prennent.


Quid du féminisme ?

Le féminisme est un ensemble des mouvements et d’idées politiques, sociales et culturelles ayant pour objectif de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes en militant pour les droits des femmes, sur les principes qu’ils sont égaux et doivent être considérés comme tel dans la société.

Comment a t-il évolué ?

Bref historique

Le terme féminisme est apparu au 19e siècle, il était purement médical. Il signifiait un arrêt de développement et un défaut de virilité chez l’homme. Le mot féminisme sera utilisé dans le vocabulaire politique plus tard pour désigner les femmes qui revendiquent l’égalité avec les hommes.

Les vagues du féminisme

Le féminisme a connu plusieurs vagues.

La première vague a débuté au 19e siècle et s’est poursuivie jusqu’au début du 20 siècle. Elle a été principalement axée sur l’obtention des droits de vote pour les femmes et sur l’accès à l’éducation et au marché du travail.

La deuxième vague a commencé dans les années 1960 et s’est poursuivie jusqu’aux années 1980. Elle avait pour objectif : contrer le patriarcat. Elle était axée sur l’émancipation des femmes et la lutte contre la discrimination sexuelle ,sociale et économique. Les féministes de cette époque ont aussi mis l’accent sur les questions liées à la sexualité, la santé reproductive et à la violence faite aux femmes. Des personnalités telles que Betty Friedan et Gloria Steinem ont été des voix importantes de cette vague.

La troisième vague a été identifiée en 1990 dans le but de lutter pour les libertés. Elle était caractérisée par une plus grande diversité dans les objectifs et les préoccupations féministes. Les femmes noires, les femmes LGBTQ et les femmes en situation de handicap ont commencé davantage à être incluses dans les revendications féministes. Cette vague a permis de rendre visibles des femmes jusqu’alors moins connues dans l’histoire des féminismes et de leurs combats.

La quatrième vague féministe a commencé au début des années 2010. Elle était axée sur la lutte avec les nouveaux modes de communication. C’est une vague numérique. Elle dénonce entre autres, les violences sexistes et sexuelles, le harcèlement moral et sexuel.


Qu’est ce que les femmes en pensent ?

Le féminisme ne fait pas l’unanimité entre les femmes. Il y a divergences des positions ou d’idées. La position de certaines femmes varie suivants des nombreux facteurs notamment : l’âge, l’origine ethnique, la religion, le contexte socio-économique, l’orientation sexuelle.

Certaines femmes adhèrent pleinement au féminisme et militent pour l’égalité des sexes et la fin de l’oppression des femmes. Elles participent à des manifestations ,soutiennent des organisations féministes et travaillent à sensibiliser le grand public aux problématiques liées aux droits des femmes.

D’autres femmes sont plus réticentes à s’identifier comme féministes soit par manque des connaissances sur les idées et les objectifs du mouvement, soit parce qu’elles ne se sentent pas concernées directement par les enjeux du féminisme. Ceci ne signifie pas nécessairement qu’elles ne soutiennent pas l’égalité des sexes ou ne se mobilisent pas pour des causes qui touchent les femmes. Une autre catégorie des femmes exprime des opinions opposées aux revendications du féminisme, que ce soit par conviction personnelle ou par influence de facteurs sociaux et culturels.

Ces femmes estiment que les femmes ont atteint une égalité suffisante dans la société ou qu’elles ont des rôles différents mais complémentaires de ceux des hommes. La position des femmes est variée et peut dépendre de nombreux facteurs individuels et sociaux. Malgré les divergences d’opinions, le mouvement féministe continue de jouer un rôle important dans la lutte pour l’égalité des sexes et la fin de l’oppression des femmes, et de nombreuses femmes continuent de le soutenir.

Quelques progrès des droits des femmes dans la société

A travers le monde, les femmes ont obtenues quelques victoires même si le chemin est encore long.

En 1880 les femmes ont reçu le droit d’étudier. En Belgique, l’ULB est la première université à accepter les filles. Au secondaire par contre il n’existait pas encore un cycle complet pour les filles. L’université de Liège suivra en 1881, Gand en 1882 et Louvain en 1920.

En 1900 les femmes ont le droit d’ouvrir un compte épargne. Elles peuvent retirer de faibles sommes sans l’autorisation de leur mari. Elles peuvent aussi conclure un contrat de travail et toucher une partie de leur propre salaire. Elles peuvent dépenser cet argent sans l’accord de leur mari. La somme devait tout de même être affectées aux besoins du ménage. Toutes les restrictions à disposer de son propre revenu ont été levées en 1922. C’est en 1928 que le droit de percevoir sa propre pension sera instaurée.

En 1948 les femmes obtiennent le droit d’accès aux urnes. Le 27 mars 1948, la Belgique accorde le droit de vote aux femmes. Elles ont exercé pour la première fois leur droit de vote lors des élections du 26 juin 1949. Comparé à d’autres pays européens , la Belgique est en retard notamment la France (1944). C’est depuis l’indépendance de la Belgique en 1830 que les femmes luttent pour obtenir le droit de vote. Après la première guerre mondiale, le droit de vote est partiellement accordé à certaines d’entre elles. Cependant, il faudra attendre 1948 pour que toutes les femmes belges puissent avoir accès aux urnes.

En 1956 l’invention de la pilule.

Margaret Sanger, une infirmière et créatrice du planning familial américain et Katherine Dexter ont donné l’impulsion du développement de la pilule aux Etats-Unis. Katherine Dexter a financé les recherches des groupes féministes à la hauteur de 2 millions de dollars. En 1951, le Dr Pincus va ouvrir un laboratoire pour travailler sur les hormones sexuelles. La pilule naitra quatre ans plus tard.

En 1972 création du premier mouvement féministe.

La première journée des femmes a été organisée le 11 novembre par les féministes belges en présence de Simone de Beauvoir. La manifestation a rencontré un énorme succès. 12.000 personnes ont assisté à cet évènement qui s’est tenu au passage 44 à Bruxelles.

Pari gagné pour les femmes ?

Traitement des questions liées à la violence à l’égard des femmes

Depuis les années 1980, la Belgique a inscrite la lutte contre les violences de genre à son agenda politique. Le terme violence est alors entendu comme le fait pour une femme de subir une violence parce qu’elle est une femme ou toute violence qui affecte les femmes de manière disproportionnée.

La Belgique a mis en place des politiques et des services de lutte contre les violences envers les femmes à travers des plans d’actions nationaux successifs (PAN) qui associe l’Etat fédéral, les communautés et les régions, et coordonné par l’ institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

A partir des années 1990, la lutte contre les violences à l’égard des femmes est inscrite à l’agenda politique international. C’est en 1997 que la Belgique va se doter d’un arsenal législatif qui vise à lutter contre les violences conjugales et qui cherche à combattre la violence au sein du couple en la rendant punissable pénalement.

Vers les années 2000, d’autres catégories de violences vont être punissable pénalement. Il s’agit des mariages forcés et des crimes d’honneur ou les mutilations féminines.

Une autre forme de violence est celle vécue par les femmes migrantes. Ces femmes sont à la base, dépendantes de leurs maris ou en situation irrégulière. Toutes ces formes de violences ont été intégrées aux politiques publiques grâce à un plaidoyer de longue haleine des organisations féministes.

Qu’en est-il en 2023 ?

Un plan national de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre 2015-2019 a été mis en place. Ce plan d’action national met l’accent sur la violence sexuelle. Un autre plan d’action national de lutte couvrant les années 2021-2025 a été adoptée par tous les gouvernements de Belgique avec plus de 200 mesures dont la mis en oeuvre concerne 17 ministres et 23 administrations.

Conclusion

Les mouvements féministes ont poussés avec le temps, les gouvernements à la prise des mesures pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes notamment les violences à l’égard des femmes sous toutes leurs formes. Mais ces mesures ne portent pas encore les fruits tant attendus sur le terrain. Jusqu’en 2023 les mouvements féministes belges n’ont pas encore vu le bout du tunnel.

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