Clap de fin pour les « Influvoleurs » ?

par | Nov 22, 2025

Tout commence par un tweet du rappeur Booba en 2022 qui tire la sonnette d’alarme sur les différents abus concernant les pratiques commerciales des influenceurs. Placement de produits frauduleux, diffusion de conseils en paris sportifs ou en investissement financier, bon nombre de français ont été victimes de ces arnaques. Afin de faire barrage à ce genre de dérives, le gouvernement français s’engage à encadrer les placements de produits des influenceurs. Mais que se passe-t-il réellement sur les réseaux sociaux et  quelles sont les propositions examinées à l’assemblée nationale ce 28 mars ? 

 

La croisade virtuelle de Booba prend de l’ampleur ? 

Le rappeur Booba, bien connu des réseaux sociaux pour ses tweets acerbes et tranchants, s’attaque en 2022 au marketing trompeur des influenceurs en ciblant la femme d’affaire Magali Berdah. La fondatrice d’une agence de marketing d’influence « Shauna Events.» qui a également travaillé avec plusieurs stars de télé-réalité. Cette dernière a fait l’objet d’une enquête pour pratiques commerciales trompeuses et a été jugée en janvier dernier pour rupture de contrat abusif. 

Suite à l’acharnement sur les réseaux sociaux Magali Berdah avait entamé des procédures judiciaires contre le rappeur pour cyberharcèlement. Mais la contre attaque de Booba contre les dérives des influenceurs ne s’arrête pas là. 

Sous l’impulsion d’un mouvement de masse sur les réseaux sociaux, et d’une pétition sur Change.org signées par près de 19 000 personnes, le ministre français de l’économie Bruno Le Maire, apporte son soutien à la cause et souhaite mettre en place des mesures pour encadrer les influenceurs. Il a également déclaré sur FranceInfo :

  « Booba a raison de rappeler qu’il y a des dérives. C’est un dispositif pour protéger les influenceurs certainement pas pour les stigmatiser ».

Influenceurs : pour Bruno Le Maire, « Booba a raison » de dénoncer les « influvoleurs »

Quelles arnaques ? 

Les arnaques sont nombreuses sur Instagram, Snapchat et TikTok. Pour ceux auraient manqué les arnaques les plus populaires de ces dernières années, Decodagecom te fait un petit récapitulatif non exhaustif : 

1. Le dropshipping

Le Dropshipping en apparence n’a rien d’illégal, la frontière est mince entre pratique abusive et légalité. Certains influenceurs jouent de ce flou juridique pour faire la promotion de sites de Dropshipping douteux. Il arrive que ces sites induisent en erreur les clients sur la description du produit, sa provenance et les délais de livraison.

2. L’arnaque CPF

Le CPF c’est quoi ?

En France il s’agit de l’acronyme pour désigner « le compte personnel de formation.» Chaque année les travailleurs français cotisent des « droits CPF» qui sont cumulables et leurs permettent d’acheter des formations sur le site internet « Mon compte formation.»

Où est l’arnaque ?

Les arnaqueurs ont recours au démarchage téléphonique pour obtenir les données personnelles des victimes en leur faisant miroiter de fausses formations ou des formations de mauvaise qualité. Leur but est de faire dépenser à la victime le solde disponible sur leur compte personnel qui peut s’élever en moyenne à 1500 euros par travailleur. 

Pour mieux comprendre tout ça on te propose deux analyses sur cette arnaque :

Et les influenceurs dans tout ça ?

Des dizaines d’influenceurs issus de la télé-réalité ont fait la promotion de ces fausses formations sur Instagram, Snapchat et Tiktok. Parmi eux nous pouvons citer en exemple :

  • Greg Yega 
  • Maeva Ghennam 
  • Manon Tanti
  • Le couple Nade et Marc Blata 

Le couple Blata a également fait polémique pour leur promotion de formations sur les NFT et la cryptomonnaie.

3. La promotion du trading à un public non averti

Le train de vie du couple Blata, précédemment cité, pourrait faire rêver n’importe quel travailleur français issu d’un milieu modeste. Nade et Marc Blata l’ont compris et partagent à leur followers divers conseils pour gagner de l’argent « facilement ». Les victimes sont nombreuses, certaines ont témoigné dans un article de l’OBS et l’une d’entre elles a déclaré :

 « Au début, je matais ses stories parce que ça me faisait marrer de voir Marc clasher des rappeurs connus. Et puis il s’est mis à parler du « copy-trading » tous les jours. Marc disait que ceux qui hésitaient à se lancer étaient des ratés qui n’avanceraient jamais dans la vie, des faibles qui ont peur du succès… Un jour j’ai craqué, j’ai mis toutes mes économies : 750 euros.»

Le cas Blata : la mauvaise influence des « Balkany de Dubaï »

En janvier dernier les comptes instagram des deux influenceurs ont été fermés par le groupe Meta, mais l’affaire ne s’arrête pas pour autant. 

En effet le collectif de victime et le couple Blata se retrouveront bientôt devant les tribunaux, ces derniers ont également porté plainte contre le collectif pour « dénonciation calomnieuse »

Quelles propositions de lois ?

Quel cadre poser aux influenceurs ? Telle est la question. Voici les points discutés lors de la séance publique à l’assemblée nationale le 28 mars : 

  • Plusieurs interdictions comme l’interdiction de promouvoir des actes en lien avec la chirurgie esthétique sur les réseaux sociaux 
  • Imposer les règles de la publicité traditionnelle pour les services financier qui risque d’entraîner des pertes pour le consommateur (exemple des jeux d’argent, paris sportif) 
  • Apposer la mention « publication sponsorisée » qui existait déjà mais qui doit être plus stricte
  • Renforcement de la DGCCRF (La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes)

La suite ? 

Une meilleure régulation des réseaux ne doit pas être perçue comme un désavantage pour les influenceurs, il s’agit simplement de protéger les utilisateurs de pratiques illégales. Ces mesures ne doivent en aucun cas stopper la création de contenu chez les autres influenceurs, au contraire ces mesures pourraient s’avérer bénéfiques pour l’avenir de tous sur les réseaux.

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